Un anniversaire qui sera mis à l’honneur sur le circuit de Nevers Magny Cours lors des Classic Days les 27 et 28 avril.
Amateurs et collectionneurs de la marque au gerfaut, un rendez-vous à ne pas manquer !
Retour sur l’histoire de Venturi
L’aventure Venturi, entièrement « made in France », débute en 1984 à la suite d’une rencontre entre deux hommes, passionnés d’automobile et salariés au sein de la société Heuliez. Claude Poiraud (ingénieur), Gérard Godfroy (designer), décident de joindre leurs compétences afin de construire un coupé sportif.
Après un an de travail, leur premier prototype est présenté au Salon de l’Automobile de Paris en 1984. Le concept-car est équipé d’une carrosserie en polyester, d’un pare-brise issu de la Renault Fuego, et d’un moteur de Volkswagen Golf GTI. Le projet ressemble plus à une maquette qu’à une voiture réelle, mais l’univers de l’automobile tombe sous le charme. Il est baptisé « Ventury », nom qui évoque le mot « aventure » ainsi que le phénomène aérodynamique, l’effet Venturi. Le « y » rappelle celui de Century en anglais, ce qui en fait un nom européen.
Salon de l’Automobile de Paris, 1984
La naissance de MVS
Lors du Salon de l’Automobile de 1984, Hervé Boulan, homme d’affaires et financier, s’intéresse de près au projet Ventury. Et c’est lui que Claude Poiraud choisira pour le développement de la voiture. Comme il est amateur de Ferrari, il demande à écrire Venturi avec un « i ».
Claude Poiraud réunit alors une équipe pour développer une voiture capable de rivaliser avec les Porsche et Ferrari de l’époque. Le constructeur vainqueur des 24 Heures du Mans, Jean Rondeau, rejoint lui aussi l’aventure.
Le premier prototype roulant voit le jour en 1985, tout comme la marque MVS (Manufacture de Voitures de Sport) à l’origine de Venturi, et fondée grâce à Hervé Boulan.
En 1986, MVS construit son usine de production à Cholet, et présente son coupé au Salon de l’Automobile de Paris 1986. Racée et aux courbes élégantes, cette première voiture aérodynamique est la MVS Venturi 200, parce qu’équipée d’un moteur 200ch. Le succès est immédiat.
La MVS Venturi 200
La voiture reprend le style de l’époque, avec une carrosserie moderne en polyester, des phares escamotables et un intérieur cuir et bois précieux et des jantes 16 pouces. Côté moteur, un V6 PRV de 2,5 litres de 180ch pouvant être boosté à 200ch par kit, avec à une boîte manuelle Renault à cinq rapports. Elle est peut-être moins puissante que ses concurrentes, mais son châssis lui offre une tenue de route exemplaire, même à 245 km/h ! En prix de départ, la MVS Venturi 200 frise les 300 000 francs, soit 70 000 francs plus chère que sa concurrente directe, l’Alpine GTA. Mais le prix ne décourage pas les acheteurs : 104 exemplaires sont produits de 1987 à 1990.
Les Venturi MVS Coupé 260
En 1989, MVS devient définitivement Venturi et le nouveau logo, le fameux griffon, est créé à cette époque. La marque développe un nouveau modèle : la Venturi MVS Coupé 260.
Si elle partage le même châssis et la même carrosserie que la MVS Venturi 200, le Coupé 260 a fait l’objet de nombreuses modifications, notamment de son moteur 6 cylindres, qui développe désormais 260ch. Elle offre des performances dignes des meilleures GT. Le bolide est produit à 65 exemplaires. On lui ajoute ensuite un pot catalytique et elle sera produite jusqu’en 1996, avec 70 exemplaires de plus. Plusieurs séries limitées basées sur le Coupé 260 seront également produites.
Les années 1990, Venturi et la compétition
En 1991, Venturi arrive en compétition, en sponsor de l’écurie Larrousse en F1 ! En 1992 la marque rachète Larrousse mais l’aventure tourne court.
En parallèle une Venturi est engagée sur le trophée Andros avec une version 4×4, poussée à 348ch.
La marque crée ensuite son Venturi Gentlemen Drivers Trophy, une coupe monomarque avec un modèle dédié, la Venturi 400 Trophy, dotée d’un moteur 408ch, bridé à 320ch.
1993 : l’aventure des 24 Heures du Mans
Le 4 février le département compétition de Venturi révèle la Venturi 500 LM. Les deux lettres ne laissent planer aucun doute : la marque vise les 24 Heures du Mans. À cette époque l’organisateur, l’Automobile Club de l’Ouest, veut remplacer les Groupe C par des GT, et Venturi y voit une belle opportunité. La 500 LM est une voiture compétition client vendue 1 million de francs hors taxes, avec une remise pour les concurrents du trophée. 7 Venturi 500 LM sont engagées pour les 24 Heures du Mans 1993, et 5 franchissent la ligne d’arrivée.
Certains concurrents courent même deux fois puisqu’une manche du Trophée se tient le samedi matin !
Les 7 Venturi engagées aux 24 Heures du Mans 1993
La Venturi Coupé 260 LM dite « Le Mans »
En 1994, une nouvelle déclinaison de la Venturi MVS Coupé 260 voit le jour :
la Venturi 260 « Le Mans », lancée en l’honneur des Venturi du Mans 1993.
Elle reprend d’ailleurs le bleu jacadi des cinq voitures ayant terminé l’épreuve mancelle. Dignes des meilleures GT sportives, la barre des 100km/h est passée en moins de 6 secondes et la vitesse de pointe atteint 270km/h ! 33 exemplaires sont produits.
1994 : la 600 LM
Cette même année, Venturi présente aussi la 600 LM, sur la base de la 500 LM. 4 Venturi 600 LM sont engagées aux 24 Heures du Mans, dont la plus remarquée est la n°30. Cette Venturi 600 LM est pilotée par Maury-Laribière, Chauvin et Hervé Poulain, un art car décoré par le peintre Arman. Malheureusement 3 des 4 voitures ne termineront pas la course.
Avec près de 600 voitures produites de 1987 à 1995, la première partie de l’histoire Venturi Automobiles prend fin en 2000, à la suite du rachat de l’entreprise par Gildo Pallanca Pastor, homme d’affaires monégasque. Il oriente alors Venturi vers l’électrique aussi bien en série qu’en compétition avec la Formule-E.