Programme 2019
14 juin 1969 – 50 ans d’une des plus belles Éditions des 24 heures du Mans
Nostalgie quand tu nous tiens !
Cette année est l’occasion pour nous de se remémorer l’année 1969, avec notre invité d’honneur Gérard LARROUSSE.
Afin de rendre hommage au passé, nous nous remémorerons cette inoubliable édition des 24 heures du Mans à travers notre invité d’honneur Gérard LARROUSSE, qui s’est retrouvé avec son équipier allemand Hans Herrmann au cœur d’une course d’anthologie.
A vu aux commandes de la Porsche 908 dans le dernier tour, la Ford GT 40 de Jacky ICKX remportait de 120 mètres, les 24 heures du Mans.
Ce clin d’œil ne laissera personne insensible…
Petit retour en 1969 :
Au départ de ces 24h du Mans deux mesures bouleversent le monde de l’endurance :
- désormais 25 exemplaires au lieu de 50 suffisent pour obtenir l'homologation.
Porsche a exploité la brèche en construisant un prototype de 4,5L : la 917.
- le départ est avancé à 14h en raison des élections présidentielles.
Dans ce contexte, Porsche a décidé de panacher son matériel en alignant deux 917 et quatre modèles 908. Mitter-Schutz, Lins - Kauhsen et Herrmann - Larrousse se partagent trois coupés 908 à carrosserie longue.
Au baissé du drapeau, tous les pilotes traversent la piste en courant et sautent dans leurs voitures.
Tous sauf un, Jacky Ickx marche tranquillement vers sa Ford GT40 et s'élance dernier. C'est une des plus célèbres images des 24 heures du Mans, elle est au sport le symbole même de la résistance. Le jeune pilote belge qui participe à ses troisièmes 24 heures, proteste contre les dangers induits par le départ de type "Le Mans".
Comme prévu les 917 mènent la course dès le premier tour.
La fin du premier tour est marquée par l’accident qui élimine la Porsche 917 de Woolfe-Linge et la Ferrari d’Amon-Schetty. Parti dernier, Ickx ne tarde pas à remonter.
Le dimanche vers 11h00, la Porsche 917 de Vic Elford casse son embrayage et laisse la tête à la Ford GT40 de Jacky Ickx. La Porsche 908 d’Hermann-Larousse est à un tour et représente le dernier espoir des Porsche. En grignotant l’avance de la Ford, dans l’ultime tour, Hermann arrive à se hisser à sa hauteur, mais ne peut finir le dépassement car sa voiture moins puissante est privée de l’aspiration.
A 11h10, la Ford ravitaille et prend le temps de changer ses plaquettes, ce qui va lui assurer un avantage déterminant pour la fin de la course. Perdant près de 4 minutes, la Porsche reprend la tête avec 47" d'avance.
La Porsche s’arrête pour ravitailler à 11h27 et repart dans les roues de la Ford.
A 12h34, Ickx ravitaille et laisse passer la Porsche, mais reprend son bien à 12h42 après que Larrousse ait cédé le volant à Hermann. A partir de maintenant, il n'y aura plus d'arrêt et l'incroyable chassé-croisé commence.
La 908 possède l'avantage en ligne droite grâce à son aérodynamique plus fine. Au freinage, les plaquettes neuves de la GT40 donnent l'avantage à la Ford et on voit plusieurs fois Ickx déborder Hermann au freinage de la chicane Ford. Les freins de la Porsche sont à la limite et plusieurs fois le témoin d'usure s'affiche sur le tableau de bord. Le seul moyen pour Hermann de se débarrasser de la Ford est de la doubler dans la ligne droite à la faveur de l'aspiration et de prendre suffisamment d'avance jusqu'à l'arrivée. Mais à ce petit jeu, au dernier tour, Ickx sera le plus malin en ralentissant légèrement au début des Hunaudières. Herrmann hésite un instant et double. Ickx tombe une vitesse, prend le sillage de la 908 et double avant Mulsanne. Ses freins plus efficaces vont lui assurer 120 mètres d'avance au passage de la ligne devant une foule en délire.
Porsche a péché par orgueil et Ford a remporté une quatrième victoire inespérée. Revenu de la dernière place, Jacky Ickx, inspiré, a devancé le vétéran Hans Herrmann. Derrière les deux grands, seul Matra a confirmé ses prétentions.
Une course rocambolesque que nous fera revivre Gérard Larrousse à travers ses anecdotes.