La Formule 1 depuis 75 ans, c’est plus de 1100 courses sur 77 circuits dans 34 pays différents.
Et le circuit de Nevers Magny-Cours a accueilli 18 de ces Grands Prix, de 1991 à 2008. Quel plus bel écrin pour célébrer un tel anniversaire !
En 2025 c’est l’année de la Formule 1 aux Classic Days, fil rouge de cette 18ème édition !
Qu’il s’agisse de l’invité d’honneur (à découvrir bientôt), des expositions, des conférences, des animations et des démonstrations en piste, venez vous immerger dans le monde de la Formule 1 le temps d’un week-end, les 26 et 27 avril 2025, sur le Circuit Grand Prix de Nevers Magny-Cours !
Revenons sur l’histoire de cette discipline mythique…
La Formule 1 trouve ses origines dans les courses automobiles disputées en Europe dans les années 1920 et 1930. Elle débute réellement en 1946 avec l’uniformisation des règles voulue par la Commission sportive internationale (CSI) de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), sous le nom de « Formule de Course Internationale A », abrégé en Formule A, puis Formule 1.
Le premier championnat du monde de Formule 1 est créé en 1950, puis la Coupe des Constructeurs en 1958 (qui devient le Championnat du monde des constructeurs à partir de 1982). L’histoire de la discipline est étroitement liée aux performances des voitures et à l’évolution de la réglementation technique qui régule les compétitions.
LES DÉBUTS
1950-1957
Farina, vainqueur en 1950 sur l’Alfa Romeo 158
Le championnat du monde est officiellement lancé le samedi 13 mai 1950 à Silverstone lors du Grand Prix de Grande-Bretagne, et réunit les Grands Prix européens les plus prestigieux de l’époque ainsi que les 500 miles d’Indianapolis. La course américaine sert surtout à cautionner le caractère international du championnat, car dans les faits, elle ne suit pas la réglementation de la Formule 1. Elle sera d’ailleurs supprimée du Championnat en 1961.
Cinq ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale le lancement d’un championnat du monde est un projet audacieux, au regard de l’économie européenne qui commence tout juste à se relever. Les premiers plateaux du championnat sont très disparates, avec des voitures principalement d’avant-guerre. Les voitures arborent les livrées nationales : bleu pour la France, rouge pour l’Italie, vert pour l’Angleterre, blanc pour l’Allemagne et jaune pour la Belgique. C’est une Alfa Romeo 158, dont la conception remonte à 1937, qui remporte la première édition, et l’italien Giuseppe Farina devient le premier champion du monde de l’histoire, devant son coéquipier, l’argentin Juan Manuel Fangio, vainqueur en 1951.
La santé financière du championnat paraît incertaine et fait craindre un manque de concurrents. La CSI décide de réserver les championnats 1952 et 1953 aux monoplaces de Formule 2. De nouveaux concurrents, notamment britanniques, répondent favorablement, et si cela n’empêche pas à nouveau la domination de Ferrari, le championnat du monde est bel et bien lancé. Il est rouvert aux monoplaces de Formule 1 en 1954, la cylindrée maximale autorisée passant de 2 à 2,5 litres. Maserati, Mercedes-Benz et Lancia entrent dans la course. De 1951 à 1957, Fangio va remporter cinq titres mondiaux, avec Mercedes-Benz, Ferrari et Maserati.
Les«Garagistes»
1958-1981
La VW5 permet à Vanwall de remporter la première coupe des constructeurs en 1958.
La physionomie du championnat change en 1958 lorsque les constructeurs britanniques touchent le fruit de leur travail. C’est d’ailleurs Vanwall qui remporte la première Coupe des constructeurs. Cooper crée la sensation en faisant triompher une monoplace à moteur central arrière. Enzo Ferrari, sarcastique est sans appel : « les chevaux tirent la charrue et ne la poussent pas ». Mais cette innovation technique fait des émules et les assembleurs (les « Garagistes » comme les appelle Ferrari) tiennent la dragée haute aux grands constructeurs. Jack Brabham sur Cooper est double Champion du Monde en 1959 et 1960.
La Cooper T43 à moteur central arrière
Emerson Fittipaldi en 1974
Niki Lauda en 1973
Le début des années 60 est marqué par le bras de fer entre Ferrari et les écuries britanniques, avec des pilotes exceptionnels : Phil Hill, Graham Hill et Jim Clark, ce dernier au volant de la révolutionnaire Lotus 25 monocoque qui rompt avec les traditionnels châssis tubulaires. En 1964 John Surtees est champion du monde sur quatre roues, après l’avoir été à moto.
En 1966, nouveau changement de règlement pour que la Formule 1 redevienne la discipline reine du sport automobile, face aux puissants prototypes du championnat du monde des voitures de sport. La fin de la décennie est marquée par les victoires des constructeurs britanniques, ainsi que celle de la firme française Matra et son pilote Jackie Stewart en 1969.
Les livrées nationales sont abandonnées au profit de l’apparition du sponsoring sur les voitures.
Avec la progression rapide des performances des monoplaces, la fin des années 1960 et le début des années 1970 voit malheureusement de nombreux pilotes mourir en course.
L’un des accidents les plus emblématiques de cette période est celui de l’Autrichien Jochen Rindt qui trouve la mort lors des essais du Grand Prix d’Italie 1970, sur Lotus. En tête du classement général au moment de son décès, il devient champion du monde à titre posthume.
En 1972, l’écurie Lotus est titrée avec le Brésilien Emerson Fittipaldi. Ce dernier réitère en en 1974, cette fois avec l’écurie McLaren. La Scuderia Ferrari fait son retour, emmenée par Niki Lauda, vainqueur en 1975 puis en 1977, après avoir laissé échapper le titre en 1976 suite à un grave accident.
La fin des années 70 est marquée par des innovations d’importance, avec Lotus et sa wing car, équipée d’un fond en aile d’avion inversée qui produit un puissant effet de sol, et Renault et son moteur turbocompressé.
LES GRANDS MOYENS
1982-1999
Les moteurs turbocompressés ayant fait leur preuve, les écuries, notamment britanniques s’associent avec les grandes marques : Brabham et BMW, McLaren et Porsche, et Williams et Honda. Ferrari remporte le titre en 1982 avec son moteur turbo, et Nelson Piquet en 1983 sur sa Brabham-BMW. Les années 1980 sont dominées par les McLaren de Lauda (1984) et (1985 et 1986), les Williams-Honda (titre des constructeurs en 1986 et 1987, titre des pilotes pour Nelson Piquet en 1987) puis les McLaren-Honda en 1988 (15 victoires en 16 courses et le titre pour Ayrton Senna).
Ces années sont celles de la démesure en termes de puissance. À leur apogée, en 1986, les blocs turbocompressés développent plus de 1 400 chevaux en qualifications, la puissance étant réduite à 850 chevaux pour la course. Par sécurité, la FIA limite leur puissance dès 1987, puis les interdit totalement à partir de 1989.
Le début des années 1990 est aussi celui des grands duels de pilote, notamment celui d’Ayrton Senna et Alain Prost, et l’arrivée de Michael Schumacher chez Benetton-Ford, dont la premier titre en 1994, sera suivi de 6 autres jusqu’en 2004.
Ayrton Senna, Michael Shumacher et Alain Prost en 1993
retour des grands constructeurs
2000-2008
La Scuderia Ferrari, restructurée par Jean Todt, qui engage Michael Schumacher, se concrétise avec le titre mondial en 1999. La consécration de Ferrari s’ajoute à celle de son pilote. La domination est telle que le pouvoir sportif est régulièrement amené à modifier le règlement pour assurer le spectacle.
Cette période est aussi celle de l’arrivée de grandes marques comme constructeurs à part entière. En 2005 et 2006, double victoire de Renault avec Fernando Alonso, qui met fin à l’hégémonie de Ferrari. En 2008, premier titre pour Lewis Hamilton (McLaren-Mercedes) qui égalera les sept couronnes de Schumacher par la suite.
Fernando Alonso et Lewis Hamilton en 2007
UNE NOUVELLE ÈRE
2009 À AUJOURD’HUI
Les grands constructeurs qui s’étaient engagés dix ans auparavant quittent progressivement le championnat du monde. Seul Mercedes lance son équipe en 2010. Des écuries indépendantes, comme Sauber, prennent le relais.
À partir de 2009, la Formule 1 connaît de nouveaux changements avec l’arrivée du système de récupération de l’énergie cinétique (SREC), le retour aux pneus slicks, et la volonté de réduire les coûts.
La Formule 1 continue de se mondialiser ; de nouveaux Grands Prix sont organisés à Abu Dhabi, en Corée du Sud, en Inde, en Russie et en Azerbaïdjan.
Si le début des années 2010 fait de Red Bull Racing et Sebastian Vettel des champions incontestés, c’est Mercedes et Lewis Hamilton qui dominent la fin des années 2010 et le début des années 2020, avec 8 victoires pour le constructeur allemand. Mais Red Bull est de retour sur le podium depuis 2021, avec le champion Max Verstappen.
Max Verstappen, Sebastian Vettel et Lewis Hamilton en 2017
Si la Formule 1 est une histoire de constructeurs, l’histoire des pilotes y tient une place essentielle. Véritables héros de Fangio, à Hamilton, en passant par Prost, Senna, Schumacher et Verstappen, leur aura s’est encore renforcée depuis 2019 avec la série Netflix Drive to Survive, qui donne un aperçu des coulisses du championnat, et qui a fait augmenter la popularité de la Formule 1 dans le monde.